François Ruffin dresse le constat que nous faisons tous, de façon transpartisane : dans nos circonscriptions, dans nos entourages, les jeunes souffrent. Mais ils ne sont pas les seuls et il ne faut pas opposer les uns aux autres.
L'ouverture d'un nouveau droit social à 18 ans est un débat ancien. Pour nous, le RSA jeunes n'est pas la bonne réponse. Jeune élu local, je m'étais beaucoup occupé des permanences d'accueil d'insertion et d'orientation puis, plus récemment, d'une mission locale. L'essentiel, c'est l'accompagnement. Je ne suis pas persuadé que recevoir un peu moins de 500 euros par mois est ce que les jeunes veulent. Ils veulent surtout une chance pour se construire dans un parcours, c'est vrai, difficile – mais qui n'a pas eu dans sa jeunesse des moments difficiles ?
La garantie jeunes offre tout de même quelques motifs de satisfaction, surtout lorsqu'elle est contractualisée en lien avec le tissu local. Elle doit être cousue main, mais pas décidée depuis Paris – chaque parcours est différent et les réponses doivent donc être différentes. Il peut s'agir d'un problème de mobilité – c'est le cas chez moi – ou de l'accès à un centre de formation ou à un logement. Ce dernier souci est majeur. J'espère que les élections départementales et régionales prévues en juin nous permettront d'y apporter une réponse vigoureuse. Dans ma région du Centre-Val de Loire, il manque 10 000 logements pour les jeunes !
Les petits boulots ont disparu, c'est vrai. Mais, par exemple, la semaine prochaine, la commune dont j'ai eu la chance d'être le maire pendant quelques années va aider à financer le permis de conduire, le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur ou le brevet d'aptitude aux fonctions de directeur de vingt et un jeunes. Il faut leur offrir cette chance et cet accompagnement.
Un système qui permet de disposer d'un revenu à 18 ans, quoi qu'il arrive, n'est pas une bonne solution, d'autant qu'il n'est pas décent de vivre avec 500 euros par mois.