Intervention de Martine Wonner

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Depuis le début de l'épidémie de covid-19, les chiffres de l'emploi sont très préoccupants. Selon le groupe Libertés et Territoires, dans un tel contexte de crise et d'incertitude, alors que la précarité s'amplifie et que les difficultés à trouver un emploi sont décuplées, il est incompréhensible que le Gouvernement poursuive sa réforme de l'assurance chômage. Si certains des objectifs étaient partagés, comme la lutte contre les contrats courts, d'autres dispositifs ne se justifient plus. D'importants effets pervers sont à craindre, en particulier sur les jeunes et les plus précaires, alors même qu'ils sont les plus vulnérables face à la crise.

Au-delà du chômage conjoncturel, renforcé par cette crise, cette proposition de loi a le mérite de soulever le problème du chômage structurel, dit de longue durée. Les échecs des politiques qui se sont succédé ces dernières années montrent que d'autres pistes doivent être creusées. La flexibilisation du marché du travail a montré ses limites. Qu'il s'agisse des baisses de cotisations ou du crédit d'impôt pour la compétitivité des entreprises, les embauches n'ont pas été au rendez-vous. Surtout, ces politiques se sont parfois menées au détriment de la sécurité des Français, de celle des travailleurs et des plus fragiles, notamment des jeunes.

Nous partageons les arguments de la rapporteure sur le coût que représente le chômage de longue durée : perte d'employabilité et de sociabilité, difficultés d'accès aux soins et coût important en termes de dépenses sociales. C'est pourquoi notre groupe s'est toujours prononcé en faveur de la poursuite et de l'extension de l'expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée », dont la proposition de loi semble s'inspirer assez largement. Il importe que cette expérimentation soit menée à son terme et évaluée afin de tirer les enseignements de la première phase. Il nous paraît essentiel que l'initiative vienne des territoires. Surtout, si nous encourageons son extension, il est nécessaire que les comités locaux chargés de l'accompagnement soient mieux dotés financièrement. Or la participation de l'État prévue pour 2021 est très insuffisante au regard des objectifs fixés par l'exécutif.

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