Pour nous, l'emploi est le commencement de tout, et d'abord de l'autonomie individuelle. L'emploi est d'ailleurs un droit proclamé dans la Constitution : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi ». Il en découle la nécessité que l'État et son gouvernement concourent à rendre ce droit effectif en mobilisant tous leurs moyens. Nous pensons que c'est un échec absolu.
Sans parler des destructions d'emplois malgré les aides versées par l'État, avant même la crise, 80 % des embauches se faisaient sous contrats courts. Les quelque 300 000 emplois non pourvus souvent évoqués ne font pas le poids en comparaison des 7 millions de chômeurs disponibles. D'ailleurs, les statistiques du chômage – dont une personne peut être exclue à la faveur d'un contrat extrêmement court – cachent une réalité sociale brutale. Le chômage est une souffrance, pourtant, c'est sur le dos des chômeurs que ce gouvernement entend réaliser 2,3 milliards d'euros d'économie avec sa réforme de l'assurance chômage.
Nous portons donc l'ambition d'éradiquer le chômage et d'atteindre le plein emploi, au moyen de trois leviers essentiels.
Le premier est le partage du temps de travail. Le nombre de demandeurs d'emploi augmente plus vite que le nombre d'emplois créés, car le temps de travail est bloqué en France depuis 2002, malgré les gains de productivité. On produit plus avec moins de main‑d'œuvre, pourtant on ne partage pas le travail entre tous. Partager le temps de travail, travailler moins pour travailler tous et travailler mieux, est une solution efficace pour lutter contre le chômage.
Le deuxième levier est la planification de la bifurcation écologique. Outre l'impérieuse nécessité de faire face au changement climatique, cette planification se traduirait en millions d'emplois créés.
Le troisième levier est la garantie d'emploi, dont nous débattons aujourd'hui. Nous voulons sortir de l'utilisation du chômage pour exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. Nous ne partageons pas l'idée selon laquelle le travail va manquer ; compte tenu de toutes les tâches à accomplir pour réaliser la bifurcation écologique, nous affirmons que nous ne manquons pas de travail, mais d'emplois. L'État, qui doit concourir à garantir le droit à l'emploi proclamé dans la Constitution, ne doit plus dépendre du bon vouloir du marché de l'emploi et de l'utilisation volontaire du chômage. Avec la garantie d'emploi, l'État s'engage à proposer ou à financer un emploi à tout chômeur qui souhaite travailler, au salaire de base du secteur public ou davantage. Ces emplois pourraient également assurer la réalisation de travaux indispensables qui ne sont pas pris en charge : entraide, emplois verts, métiers du lien.
Voilà une proposition dont le potentiel est maximal. Elle devrait faire réfléchir celles et ceux qui prétendent défendre la valeur travail mais n'ont aucune autre solution au chômage de masse que des cadeaux fiscaux sans contrepartie et une pénalisation détestable des personnes touchées par le chômage.