Madame la ministre, je ne doute pas de votre détermination en cette période difficile. Je voudrais évoquer la situation des jeunes. Avant la crise de la covid-19, un jeune sur cinq se trouvait déjà sous le seuil de pauvreté dans notre pays et l'on sait que les étudiants doivent travailler pour financer leurs études et assumer les frais associés.
Depuis le début de cette pandémie, on constate qu'un jeune sur six a perdu son emploi, son petit boulot. Pour faire face aux conséquences de la crise et accompagner les 750 000 jeunes arrivés sur le marché du travail, vous avez, madame la ministre, déclenché le plan « 1 jeune 1 solution » ; vous en avez même triplé les moyens financiers. Toutefois, les aides proposées sont réservées aux entreprises, excluant à ce jour les collectivités territoriales.
Envisagez-vous d'élargir ce dispositif aux collectivités qui représentent un secteur de recrutement non négligeable ? Eu égard aux difficultés d'insertion professionnelle de nos jeunes, cela pourrait leur permettre d'être immédiatement employables et ainsi obtenir une qualification et un statut social, voire, plus tard, de trouver un poste ou en tout cas d'être accompagnés au sein d'une collectivité.
Ma seconde question concerne les entreprises. Le fonds de solidarité s'est élargi depuis mars 2020 pour couvrir un nombre croissant d'activités affectées par la crise. Certaines entreprises peinent à faire reconnaître qu'elles dépendent de secteurs fermés.
J'ai eu l'occasion d'intervenir à l'Assemblée lundi dernier devant M. Alain Griset à propos des entreprises de fabrication de vêtements. Le système est assez mal fait, il prend uniquement en compte l'activité principale du siège. Or, j'ai constaté dans ma circonscription qu'une entreprise multi-activités avait plusieurs sites en France, notamment des magasins de détail, et un siège social où sont conçus et fabriqués des vêtements français. Cet industriel, uniquement fabricant de vêtements aux yeux de l'administration, n'est pas aidé, alors que s'il s'était organisé en créant plusieurs sociétés, il aurait touché 10 000 euros par mois pour chacun de ses établissements. Ses salariés sont, certes, au chômage partiel, mais ses frais fixes ne sont pas pris en charge car son activité ne figure pas sur la liste S1 bis des secteurs touchés par ricochet par des fermetures administratives. Je sais que M. Alain Griset étudie ce sujet des fabricants de vêtements français avec grande d'attention, mais je me permets, madame la ministre, de l'évoquer devant vous.