Intervention de de l'INCa

Réunion du jeudi 10 juin 2021 à 10h00
Commission des affaires sociales

de l'INCa, président :

Monsieur Belhaddad, bien entendu, tout ce que nous faisons, nous l'accomplissons en parfaite articulation avec la stratégie nationale de santé et, je dirais même, dans le cadre de celle-ci. L'erreur serait de mener nos actions dans un esprit de compétition. L'INCa étant placé sous la double tutelle du ministère des solidarités et de la santé et du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, toutes ses actions sont coordonnées avec la direction générale de la santé (DGS).

En matière de recherche, il ne s'agit pas d'affirmer des choses que nous ne pouvons pas prouver. Le bénéfice de l'activité physique sur la prévention des cancers et sur la guérison fait l'objet de travaux de recherche soutenus et financés par l'INCa, notamment par des appels à projets compétitifs. Nous ne sommes pas dans l'incantation mais dans la preuve scientifique.

Par ailleurs, nous coordonnons nos actions de communication, notamment, avec Santé publique France et la DGS. À cette fin, nous avons conclu un accord-cadre et nous nous réunissons régulièrement pour définir ce que nous allons dire, qui va le dire et comment nous allons le dire. Ces informations doivent être répétées. Vous savez que l'enseignement, c'est du théâtre et de la répétition. Or, nous avons besoin d'enseigner toutes ces pratiques à nos compatriotes.

Nous l'avons fait de plusieurs manières. Peut-être avez-vous entendu parler des petits livres que nous avons conçus et distribués aux enfants des écoles primaires et des collèges, en lien, bien entendu avec l'éducation nationale ? Ils sont à l'image de Mon Quotidien et Le Petit Quotidien, des journaux très lus par les enfants. Nous avons également conçu un jeu vidéo, Cancer Fighter, pour sensibiliser les adolescents à la prévention des cancers.

Par ailleurs, le panier de soins remis après la consultation de fin de traitement contient des forfaits pour des consultations de diététique et pour mener des activités physiques, afin de passer de l'incantation aux réalisations.

Sur ces sujets, et notamment sur le financement, je vous concède volontiers, monsieur Belhaddad, que nous n'avons fait qu'entrouvrir la porte. Mais le fait de se rendre, à la fin du traitement, à des consultations de diététique et de reprendre une activité physique est important, car on sait que, très souvent, la fin d'un traitement est suivie d'un temps de compensation qui entraîne un surpoids. Il faut mener des actions de prévention primaire et de prévention tertiaire.

Monsieur Isaac-Sibille, l'INCa abrite un département dédié aux données, sous la direction de Thierry Breton et de moi-même. Je l'ai rendu autonome, ce qui révèle l'importance qu'il revêt à nos yeux. Nous avons établi une vraie politique en matière de données de santé. Nous sollicitons, bien entendu, l'autorisation de la Commission nationale de l'informatique et des libertés pour regrouper l'ensemble des informations individuelles anonymisées sur les malades.

Nous pouvons mettre en regard les données issues de l'assurance maladie, des hôpitaux, des centres régionaux de dépistage, ainsi que celles que certains industriels de santé ont colligées dans le cadre d'essais cliniques qu'ils ont financés – nous avons récemment signé avec eux un accord-cadre dans le cadre des filières stratégiques. Ces données sont conservées par l'INCa, et ne sont pas stockées dans le cloud. Elles sont destinées avant tout à répondre à des questions liées à la recherche en santé publique, à la recherche fondamentale, à la recherche clinique. Les chercheurs académiques y accèdent à titre gratuit. Un certain nombre de publications, fondées sur ces données, ont été réalisées au cours des derniers mois. Grâce aux liens que nous avons tissés avec les industriels, nous pourrons aussi les inciter à investir dans la recherche sur le cancer en France.

Outre le travail scientifique de validation et de qualification des données, il y a un grand besoin de valoriser ce que nous faisons en France. On entend dire beaucoup de mal de la recherche clinique, en France, qui serait abandonnée et moins attractive pour les industriels. Ce n'est pas le cas de la cancérologie, et encore moins de l'hémato-cancérologie.

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