J'insisterai comme mes collègues sur l'accès aux études de santé et sur les grandes incertitudes créées par cette réforme dans les parcours de formation. Une telle situation témoigne d'une violence psychologique très importante faite aux étudiants.
Par exemple, à la faculté de Montpellier, huit jours après l'annonce des résultats de cette année, les étudiants ne savaient toujours pas quel serait leur classement alors qu'ils disposaient de leurs notes. Même des personnes qui avaient obtenu 17,5 de moyenne ignoraient toujours si elles obtiendraient une place. Ce climat est réellement délétère et cette violence psychologique imposée dès le début à des étudiants qui se lancent dans des études extrêmement difficiles sape les fondations mêmes de ces études.
Mes collègues Benoit Potterie et Valérie Bazin-Malgras ont mené une mission « flash » sur la réforme des études de santé. S'agissant en particulier de la fin de la PASS sans possibilité de redoublement, ils ont proposé de garantir aux étudiants une seconde chance effective. Ils ont également suggéré, pour une meilleure compréhension du système, de mettre fin à la PASS et de ne conserver la première année que sous forme de LAS de façon à donner en deuxième année d'études de santé un accès à une deuxième année de licence. Cette option est-elle envisagée dans un objectif de simplification ?
À cet égard, nous avons quelques difficultés à comprendre la création d'un système aussi complexe, même avec les meilleures intentions du monde. La lisibilité et la bonne compréhension de ce système par les étudiants constituent pourtant un point phare pour leur orientation professionnelle et tout au long de leurs études.
Comme l'a indiqué ma collègue Perrine Goulet, la désertification médicale constatée dans certaines zones est aussi le résultat du manque d'accès des étudiants à nos territoires. Plusieurs solutions sont régulièrement proposées, comme le développement des maîtres de stage. Malheureusement, nous ne voyons guère d'avancées en la matière. Cette solution n'est peut-être pas suffisamment encouragée dans les universités et au niveau de l'Ordre des médecins. Qu'en pensez-vous ?
Il convient également de recourir à des conventions entre les universités et les collectivités – mairies, communautés de communes... – pour proposer des logements aux jeunes médecins. Les communes sont très volontaires pour aider à leur installation et à leur logement.