Cette réforme est effectivement complexe. Elle a fait l'objet d'un travail avec l'ensemble des partenaires concernés, notamment les doyens, avant d'être inscrite dans la loi. Force est de constater que sa première année de mise en œuvre est difficile. La crise sanitaire n'a probablement pas facilité sa mise en place.
Une véritable communication de chacun des membres est nécessaire, en accord avec ce qui avait été dit lors de la préparation de la réforme. Même si nous avons toujours porté le message de la suppression du numerus clausus, nous n'avons jamais affirmé que toute sélection serait supprimée. De même que tous les étudiants qui débutent des études de droit ne deviendront pas juges ou avocats, tous ceux qui s'engagent dans des études de médecine ne pourront pas obtenir la qualité de docteur en médecine.
Cela dit, j'insisterai sur un sujet qui me semble majeur. J'ai pris bonne note des perspectives dressées par l'observatoire. Il convient à cet égard de garder à l'esprit qu'il est nécessaire de former 1,8 jeune médecin pour remplacer chaque médecin qui part à la retraite. Nous voyons également que le nombre de médecins diminuera dans les prochaines années et que nous ne retrouverons pas avant 2030 la démographie actuelle. Nous avons donc devant nous dix années très difficiles.
Je ne crois pas à la coercition mais je crois à un principe essentiel : lorsque, par exemple, cent étudiants en médecine sont acceptés à Tours et à Montpellier, il serait important que l'on retrouve les mêmes effectifs en première année d'internat. Or j'ai plutôt la certitude qu'aujourd'hui, nous comptons au mieux quatre‑vingts internes à Tours et cent vingt à Montpellier. Ainsi, des étudiants issus de régions en grande difficulté sur le plan de la démographie médicale rejoignent les régions mieux dotées. Nous disposons là d'un levier d'action relativement rapide pour favoriser l'installation dans les zones moins bien dotées.