Intervention de Pr Patrice Diot

Réunion du mercredi 16 juin 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Pr Patrice Diot, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine :

Je suis désolé, madame Trisse, que vous ayez été victime d'une forme d'indifférence de notre part. J'éprouve le plus grand respect pour la représentation nationale et pour le rôle que vous jouez. Je vous présente donc mes excuses au nom de la conférence que je préside. J'en parlerai à mon collègue. Je suis surpris car je le connais bien et ai de l'estime pour lui.

Monsieur Mesnier, nous n'avons effectivement jamais affirmé que la suppression du numerus clausus revenait à prévoir un accès totalement ouvert aux études de médecine. Cependant, même si personne ne l'a dit, beaucoup l'ont compris ainsi. Ce sont toutefois des sujets complexes et chacun entend ce qu'il a envie d'entendre. Personne n'y est pour rien.

Nous serons associés à la rédaction du futur arrêté ou au moins à sa relecture avant validation. Je ne connais pas le calendrier prévu en la matière mais il nous a été précisé par écrit que nous serons associés à ce texte.

Un nombre non négligeable de bacheliers dans des subdivisions où n'existaient que des LAS se sont inscrits en parallèle en PASS. Nous devons considérer dans notre réflexion que certains jeunes sont très motivés pour devenir médecin. Il me semblerait donc un peu dommage de prévoir qu'ils doivent suivre d'abord un autre cursus avant de commencer à apprendre la médecine.

Lorsque j'étais président de l'ONDPS, j'ai enfin réussi à faire en sorte que nous alignions, quasiment à l'unité près, le nombre d'internes sur le numerus clausus appliqué cinq ans auparavant. Par exemple, au sein de ma faculté, on compte aujourd'hui 255 places d'internes à la suite de l'augmentation du numerus clausus.

L'actuel président de l'ONDPS est sur cette même ligne ainsi que nos deux ministères de tutelle. En particulier, le ministère des solidarités et de la santé dont dépendent ces arbitrages en est parfaitement convaincu. Nous avons adopté ce changement de paradigme. Dès lors, le problème que vous décriviez, monsieur Mesnier, est moins prégnant aujourd'hui. Si la situation n'est pas encore parfaite, elle s'est très nettement améliorée et continuera de le faire. Je me battrai pour obtenir rapidement trois cents internes pour ma faculté et je sais que les députés de ma région ont adressé un courrier au ministère dans ce sens. Nous menons ce combat en commun et je compte sur vous.

Monsieur Door, le guichet unique que vous évoquez existe sur les sites internet des ARS, en particulier en région Centre-Val de Loire avec la plateforme « Instal toi doc ». En revanche, je ne crois pas que le CHU puisse constituer un tel guichet dans la mesure où il ne saurait être le lieu unique de formation des médecins. De son côté, l'ARS me semble à l'inverse plus neutre. Ce guichet se trouve sur le site internet de chaque ARS, sous la forme d'un onglet.

Le lien avec les collectivités territoriales s'est considérablement amélioré ces dernières années. Des collectivités investissent maintenant dans des internats ruraux qui permettent aux jeunes de toutes les formations de santé d'habiter sous un même toit. Les jeunes apprécient d'être ainsi ensemble, surtout en ce moment. Accueillir dans un même lieu des étudiants en kinésithérapie, en soins infirmiers ou en médecine est utile et leur permet de découvrir les autres métiers de la santé. Nous décloisonnons, de la même façon, les enseignements pour les amener à se connaître, ce qui est positif.

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