Vous attribuez le déclin français en matière de recherche au manque de moyens octroyés à la recherche et à l'innovation, à la complexité du paysage administratif, à la longueur excessive des procédures de mise sur le marché et de la fixation des prix des médicaments. Nous investissons en effet chaque année dans ce domaine l'équivalent de 2,2 % de notre PIB alors que les Allemands y consacrent 3,13 %. Pourtant, au chapitre IV de la quatrième partie de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021, nous avons voté une série d'articles visant à simplifier l'ensemble du secteur du médicament. Selon vous, ces dispositions auront-elles un impact sur notre attractivité ?
Le médicament est aussi une question de souveraineté sanitaire. En effet, la multiplication des pénuries et la complexification des chaînes d'approvisionnement éloignent les Français de l'accès aux médicaments. Dans ce contexte de finances publiques fortement dégradées, il me semble difficile de surmonter notre déficit structurel d'investissement dans le médicament à moyen terme. Il nous faut nous appuyer sur l'Union européenne pour concurrencer les États-Unis d'une part et les pays d'Asie d'autre part. Vous préconisez un renforcement du rôle des instances européennes ainsi que des partenariats entre les différents pays et l'Union. Ne faudrait-il pas être plus ambitieux en confiant l'ensemble des investissements nationaux à une superstructure européenne du médicament ?
Rappelez-vous que, en 2017, la France avait candidaté pour accueillir à Lille l'Agence européenne du médicament mais l'image de l'ANSM était déjà bien dégradée. L'implication des pouvoirs publics est donc indispensable pour viser l'ambition escomptée.