L'amendement vise à supprimer les exceptions à l'interdiction de placement des mineurs à l'hôtel. Dès lors que l'on affirme et affiche clairement un objectif, il faut aller au bout de la logique et l'inscrire dans notre loi.
Depuis de nombreuses années, nous sommes alertés, dans nos territoires respectifs, par des associations représentées à l'échelle nationale, par des personnalités, par des citoyennes et des citoyens, singulièrement celles et ceux qui viennent en aide aux MNA, sur l'état catastrophique dans lequel sont accueillis nos jeunes, et sur les conséquences induites par la mauvaise qualité de leur alimentation. J'ai observé, dans mon département et dans les départements limitrophes, la façon dont on les nourrit lorsqu'ils sont placés à l'hôtel. On leur donne des tickets‑repas, en général d'une valeur de 5, 6 ou 7 euros, valables dans le cadre d'un conventionnement avec un établissement de restauration rapide, qui le plus souvent vend des kebabs – je n'ai rien contre, j'adore en manger. On demande aux jeunes de s'y nourrir midi et soir.
Ils vivent à l'hôtel, kebab à midi, kebab le soir, et on se dit qu'ils sont placés sous la protection de la République ! Je trouve cela absolument indigne ! Même dans une situation d'urgence, même pour deux mois, je trouve cela profondément inhumain et inacceptable ! Personne ici n'oserait infliger cela à ses propres enfants ! Je considère qu'il faut supprimer les exceptions introduites par le texte en matière de placement à l'hôtel, et suivre l'orientation et l'affichage proposés en interdisant purement et simplement cette pratique.