Il y a quelque temps, une juge m'a dit qu'un enfant, même s'il avait été victime d'inceste, devait garder des liens avec son parent, parce que c'était son parent et qu'il fallait qu'il se construise auprès de lui tout au long de sa vie. Cette juge exerce toujours ; je n'invente rien. Au nom du sacro‑saint lien de filiation, qui est prédominant dans la culture française, on en arrive à cette aberration que l'on maintient des contacts entre un enfant et un parent, alors même que l'enfant a été violenté par ce parent.
Je propose de ne pas remettre un enfant en contact avec le parent qui l'a violenté, tant que l'enfant n'y est pas prêt. Il est très important d'entendre l'enfant, de lui laisser le temps de se réparer et de s'assurer que c'est bien son choix que de revoir ce parent.
Pour ce faire, je propose de compléter le quatrième alinéa de l'article 375 du code civil par une phrase ainsi rédigée : « Lorsque l'enfant a été victime reconnue ou suspectée de violences commises par l'un ou l'autre de ses parents, il doit expressément consentir à être remis en présence, temporaire ou permanente, de ses parents. » Y compris pour les visites médiatisées, il faut que l'enfant soit d'accord.