J'imagine qu'il s'agit d'un amendement d'appel car il serait préjudiciable d'annuler des crédits au sein du programme 135, consacré à l'amélioration de l'habitat : des projets ne pourraient être menés à bien et toute la chaîne du logement en pâtirait.
Les nuitées d'hôtel ne sont évidemment pas la solution, comme le soulignent d'ailleurs tous les rapports rédigés dans le cadre de notre commission.
Vous préconisez une meilleure répartition des places d'hébergement dans le territoire, notamment dans les zones rurales. Ces zones souffrent cependant d'un manque de structures d'accompagnement des personnes, qu'on ne peut se contenter de loger. Certains bourgs-centres ne comptent ni structure d'accompagnement vers l'emploi, ni association caritative permettant d'accéder à l'alimentation, ni permanence d'assistantes sociales, ces dernières étant désormais regroupées dans des maisons de solidarité. Il conviendrait, au contraire, d'organiser l'hébergement d'urgence à proximité des lieux où se concentrent tous ces services d'accompagnement, afin d'en faciliter l'accès.
Si l'on voulait donner aux territoires ruraux la possibilité de créer des hébergements d'urgence, ce n'est pas 1 million d'euros qu'il faudrait leur verser, mais un financement pérenne, durable, qu'il faudrait leur assurer. Il arrive que des petites communes aient besoin d'héberger certaines personnes en urgence, par exemple à la suite d'un incendie ; or elles ne disposent pas des crédits nécessaires, car les financements sont concentrés dans les métropoles.