Intervention de Gisèle Biémouret

Réunion du mercredi 17 novembre 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Le métier de sage‑femme subit une déconsidération paradoxale : alors même que les sages‑femmes françaises sont, entre toutes les européennes, celles qui disposent des compétences les plus riches et des responsabilités les plus lourdes, et que leur activité s'étoffe au fil des années, leur statut médical n'est qu'en partie reconnu par le code de la santé publique.

Leur formation s'est insuffisamment adaptée à l'enrichissement de leurs compétences. Depuis 2002, la durée en est passée de quatre à cinq ans du fait de la généralisation de la première année de médecine commune à toutes les écoles de sages‑femmes, les quatre années suivantes se déroulant dans l'une des trente‑cinq écoles spécialisées. La plupart de ces dernières – vingt‑quatre sur trente‑cinq – font encore l'objet d'une régulation et d'un financement régional, et onze ont choisi un financement de niveau universitaire, ce qui crée une disparité de situations préjudiciable.

Trois changements bienvenus sont introduits dans ce texte : l'universitarisation de la formation, même si celle-ci pourrait être davantage prescrite par le législateur ; la création d'un troisième cycle universitaire, de nature à approfondir les connaissances des sages‑femmes en néonatalogie et dans les nouvelles technologies utilisées en maïeutique et en périnatalité ; la possibilité de cumuler pratique clinique et enseignement et recherche, à l'instar de nombreuses autres professions médicales. La consécration législative du statut médical des sages‑femmes leur permettra de s'adapter davantage aux évolutions des compétences qui leur sont demandées.

Toutefois, la réforme de la formation n'est qu'une partie de la réponse au choc d'attractivité dont cette profession a besoin et au mal-être des sages‑femmes, fortement mobilisées depuis des semaines contre la dégradation de leurs conditions de travail, commune à l'ensemble des professionnels de santé.

Parce que cette réforme de la formation est attendue par les sages‑femmes, le groupe Socialistes et apparentés votera en faveur de ce texte.

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