Intervention de Pierre Dharréville

Réunion du mercredi 17 novembre 2021 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Nous sommes inégaux face au covid‑19 : parmi celles et ceux qui le contractent, certains ont des symptômes lourds, alors que d'autres n'en ont aucun. Et certains en subissent les effets dans la durée. Pendant un temps, ces symptômes durables, qui peuvent être invalidants et perturbants, sont restés dans l'ombre. Ils appellent pourtant un véritable accompagnement, une véritable reconnaissance, une véritable prise en charge. On estime en effet qu'une personne sur dix touchées par le virus développe ce que l'on appelle désormais un covid long, qui peut avoir des effets très invalidants longtemps après l'infection. Selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), 60 % des patients hospitalisés endurent des symptômes persistants au bout de six mois ; 700 000 personnes seraient ainsi concernées en France, ce qui est considérable.

Alors que nombre de patients se heurtent au scepticisme des membres de la communauté médicale ou de leur employeur lorsqu'ils évoquent leurs symptômes, la proposition de résolution de notre collègue Patricia Mirallès, votée à l'unanimité en février, a constitué un premier pas vers la reconnaissance de leur calvaire. Il convient désormais d'aller plus loin que cette déclaration de bonnes intentions.

Si nous partageons l'objectif visé par cette proposition de loi, qui est une nécessité absolue, et si nous félicitons le rapporteur d'avoir inscrit ce texte à l'ordre du jour, nous avons quelques doutes quant à l'efficacité des mesures qui nous sont proposées. D'abord, pourquoi créer une plateforme de référencement, alors que l'enquête EpiCov, pilotée par l'INSERM et la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, permet déjà de disposer de données statistiques sur l'état de santé des Français et leurs conditions de vie en lien avec l'épidémie actuelle due au coronavirus ? Quelle serait la plus-value du fichier constitué à partir de la nouvelle plateforme ?

S'agissant ensuite de l'accompagnement, nous préférerions que le covid long soit reconnu pour ce qu'il est, à savoir une affection de longue durée, ce qui implique une prise en charge des soins à 100 % par l'assurance maladie. Il appartient désormais au Gouvernement de prendre un décret en ce sens, après consultation de la HAS. Il nous faut également avancer sur la reconnaissance du covid‑19 comme maladie professionnelle lorsque le patient ou la patiente a été, par la nature de son travail, particulièrement exposé au virus. Enfin, il importe d'encourager la recherche sur les causes et les traitements possibles du covid long.

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