Intervention de Denis Morin

Réunion du mercredi 9 février 2022 à 9h30
Commission des affaires sociales

Denis Morin, président de la sixième chambre de la Cour des comptes :

De manière synthétique, voici les trois axes que nous proposons : une stratégie nationale de santé des enfants, déclinée dans les territoires ; un point d'entrée unique dans le système de santé, chargé de coordonner l'ensemble des acteurs ; des actions fortes de prévention, qui peuvent passer par de la réglementation, voire de la législation supplémentaire.

D'abord, compte tenu de l'importance des enjeux, il nous semble nécessaire d'élaborer une stratégie nationale de santé des enfants, qui se substituerait à la prolifération des plans que nous avons recensés – un plan sport piloté par le ministère chargé des sports, un plan obésité piloté par le ministère chargé de la santé, etc. Cette stratégie doit être déclinée dans les territoires, éventuellement au niveau le plus fin, à savoir le département. Les acteurs existent à ce niveau ; il faut les mobiliser autour d'une vision commune.

Ensuite, plutôt que de superposer de multiples intervenants disposant chacun de moyens limités, nous préconisons la désignation d'un point d'entrée unique. Il faut qu'il y ait un médecin coordonnateur, et nous proposons de confier ce rôle au médecin traitant – c'est le parti que nous prenons ; on peut bien évidemment en discuter. La médecine de ville est la porte du système de soins. Le médecin traitant peut être soit le généraliste, soit le pédiatre, cette seconde possibilité ayant été ouverte en 2016. Les pédiatres sont évidemment beaucoup moins nombreux que les généralistes, et rares dans certaines zones. À Paris, il est assez facile d'accéder à un pédiatre et on n'a guère besoin de recourir aux services de la PMI, sauf peut‑être dans certains quartiers.

Enfin, nous insistons une nouvelle fois sur la prévention, message constant de la Cour. Je me souviens avoir subi chaque année, lorsque j'étais enfant, un examen visuel à l'école. Cela n'existe plus : il y a eu une véritable régression. Il faut relancer des actions de prévention en matière d'alimentation, de suivi visuel et dentaire ou d'environnement – dimension que nous n'avons pas traitée dans ce rapport, mais qui mériterait des investigations plus poussées, compte tenu de la prévalence des cancers pédiatriques ou des malformations dans certaines zones dont la presse se fait l'écho.

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