Intervention de Gisèle Biémouret

Réunion du mercredi 9 février 2022 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Le groupe Socialistes et apparentés remercie la Cour des comptes pour ce rapport clair, fouillé et structuré, qui livre un diagnostic sans appel de la politique de notre nation à l'égard de la santé de nos enfants : des objectifs stratégiques difficilement identifiables, des acteurs en silos, des moyens éparpillés et, logiquement, des résultats mitigés.

Je souhaite mettre en exergue quelques chiffres alarmants de votre rapport, relatifs à la santé de nos plus jeunes générations, et notamment aux inégalités qui les frappent. Sur les trente‑trois pays européens couverts par le réseau Euro‑Peristat, notre pays se classe en dernière position pour la mortinatalité totale, laquelle comprend les morts fœtales spontanées et les interruptions médicales de grossesse. La France est aussi parmi les derniers pays européens pour la pratique de l'activité physique, la proportion d'enfants en surpoids ou obèses étant quatre fois plus élevée dans le premier quintile de revenus que dans le dernier. Enfin, le taux de réalisation de la visite médicale obligatoire lors de la sixième année de scolarité varie de 5 % à 80 % selon les départements.

Dans ce contexte alarmant, les dégâts à long terme de la covid‑19 ont probablement été sous‑estimés. Votre rapport fait état de signaux inquiétants : pendant le confinement de mars à mai 2020, un peu plus d'un enfant sur dix a éprouvé des problèmes tels que l'isolement, l'anxiété ou la difficulté à se concentrer.

Nous notons néanmoins, au cours des dernières années, une amélioration des leviers de nos politiques publiques à l'égard de la santé des enfants, notamment le développement d'un axe spécifique dans la dernière stratégie nationale de santé et l'identification d'actions dédiées de l'assurance maladie.

Au regard de ces insuffisances, nous ne pouvons que souscrire aux recommandations que vous formulez concernant la prévention, le rôle du médecin traitant ou encore la gouvernance de la politique de santé. Nous regrettons toutefois que vos propositions ne soient pas plus ambitieuses à propos de la médecine scolaire, qui a été sacrifiée.

Que proposez‑vous pour remédier aux inégalités territoriales et sociales d'accès des enfants à la santé, sachant notamment que la densité de professionnels de la PMI et de médecins scolaires varie du simple au double d'un département à l'autre ? Avez‑vous des propositions visant spécifiquement les enfants de l'aide sociale à l'enfance, qui nous semblent être les grands absents de votre rapport ?

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