Je vous remercie à mon tour du courage avec lequel vous avez dénoncé le système Orpea. On ne peut accepter un tel outrage à la dignité des personnes âgées, ni le fait que l'affaire jette l'opprobre sur des professionnels et un secteur qui œuvrent au quotidien pour le bien‑être de nos aînés. Il est inadmissible que des groupes abusent de la confiance des familles, qui font souvent de gros efforts financiers en croyant offrir le meilleur à leurs proches, et qu'ils profitent de financements publics sans assurer en contrepartie la qualité de service.
Sans parler des maltraitances ultimes comme le rationnement, l'abandon sans soins ou le management par la peur, on retrouve dans la plupart des établissements un sous‑effectif en personnel, qu'il s'agisse d'EHPAD publics ou privés, à but lucratif ou non lucratif. Cette situation oblige à réduire le temps passé avec chaque personne pour sa toilette, ses soins, ses repas. Ces conditions de travail conduisent à l'épuisement des personnels et favorisent une maltraitance qui commence dès que l'on impose à une personne âgée un rythme qui n'est pas le sien. Combien d'établissements dans cette situation, à l'abri de tout contrôle digne de ce nom ? C'est l'ensemble de notre système de prise en charge de la vieillesse qui est défaillant, alors que nous allons devoir affronter dans les années qui viennent la hausse du nombre de seniors en perte d'autonomie.
Selon vous, quelles mesures peuvent garantir le respect des droits fondamentaux des résidents ? L'instauration d'un questionnaire de satisfaction régulier, à l'intention des résidents et de leurs familles et destiné à une autorité indépendante, ne pourrait‑il être une solution ?