‑ I). Bien implanté en France, où il compte 350 établissements, mais aussi à l'étranger, avec douze établissements situés dans les autres pays européens, en Chine et au Brésil, le groupe Orpea est devenu leader du marché des EHPAD – un marché prometteur, au vu des importants besoins de prise en charge de la dépendance. Rien qu'en France, nous devrons créer 8 000 places d'EHPAD dans les dix prochaines années. Si l'espérance de vie des Français est parmi les plus élevées d'Europe, ce n'est pas le cas de l'espérance de vie en bonne santé. Les résidents sont de moins en moins autonomes. Depuis plusieurs années, les rapports successifs tirent la sonnette d'alarme et soulignent la nécessité d'améliorer la qualité de la prise en charge en établissement.
L'affaire Orpea est donc un scandale de plus et, je l'espère, le scandale de trop. Les accusations portées contre le groupe sont graves : certains faits relèvent du pénal. Nous laisserons la justice faire son travail. Cependant, il nous faut comprendre les dysfonctionnements afin de prendre les mesures nécessaires pour qu'ils ne se reproduisent plus. Il ressort de l'enquête du journaliste Victor Castanet que la rentabilité des établissements l'emporte sur la qualité du service rendu et, dans certains établissements, sur la dignité des pensionnaires. Comment a‑t‑on pu en arriver là ?
Sur quels critères votre stratégie de développement reposait‑elle ? Sur quels critères déterminiez‑vous vos objectifs de croissance et de marge ? Quelle était votre politique de contrôle de qualité en interne, et comment pourrait‑on l'améliorer ?