Monsieur Brdenk, vous êtes très prolixe et je vous en remercie – vous l'êtes presque trop, mais nous saurons tirer de vos propos l'essentiel.
Selon le livre de M. Castanet, vous êtes l'un des créateurs du système Orpea et personne n'osait s'opposer à vous alors que vous étiez l'une des têtes « omnisciente [s], omniprésente [s] et omnipotente [s] » au cœur de cette matrice : un système de pilotage industriel – ce que je crois d'ailleurs entendre dans votre manière d'expliquer votre fonction – de la prise en charge des personnes âgées. Pour moi, il y a déjà une inadéquation entre cette mission et le qualificatif « industriel ». Le résultat est un record : plus de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en novembre 2020, en pleine crise sanitaire, alors que l'État a aidé l'ensemble des groupes privés à payer la prime covid. Vous étiez un cost killer, intraitable concernant la politique de contraction des dépenses que vous avez instaurée et la réduction des coûts destinée non à amoindrir la dépense publique, mais à en intégrer une partie dans les comptes du groupe.
Tout cela ressort, je le répète, du livre et relève à ce stade de l'allégation. Mais j'aimerais que vous nous en disiez plus sur ces points, et plus précisément sur les ajustements mensuels des effectifs : quand vous supprimez deux postes sur huit parce que le taux d'occupation est de 92 %, comment en mesurez‑vous l'impact sur la qualité des soins et l'accompagnement des résidents, alors même que vous prônez une politique en faveur de la bientraitance ? Et comment ces réductions d'effectifs se traduisent‑elles dans les dépenses financées par de l'argent public ?