Merci, mesdames, vous avez réalisé à marche forcée ce que nous attendions depuis vingt ans. Cependant, pour chaque progrès qui peut être atteint, il faut s'interroger sur les possibles conséquences. La télémédecine ne pourra jamais remplacer le contact humain et l'échange direct, alors que la dématérialisation peut également être une source de stress, voire aggraver la santé psychique de nos concitoyens, si elle n'est pas proposée de façon mesurée et réfléchie. Avez‑vous pris en compte les éléments d'alerte qui pourraient rendre le numérique en santé contreproductif ? Quelles sont les mesures prises pour lutter contre cela ? Avez‑vous prévu la mise en place d'un comité d'éthique numérique qui pourrait veiller à ce que la dématérialisation ne soit pas synonyme de déshumanisation ?
Comment intégrez‑vous dans cette révolution numérique en santé le pan oublié et essentiel qui est celui du champ de la prévention et de l'éducation à la santé ? Je pense en particulier à l'utilisation de cet outil par les plus jeunes, qui le maîtrisent parfaitement, et sur lesquels ils ne sont pas sollicités, au travers d'applications ou d'enseignements en ligne sur l'éducation à la santé.
Le Ségur numérique représente un investissement de 2 milliards d'euros consacrés à la modernisation des logiciels des médecins, entre autres. Cependant, il ne vise pour l'instant pas les logiciels des paramédicaux et de certaines professions médicales. Les kinésithérapeutes, les infirmiers, les chirurgiens‑dentistes, les sages‑femmes, notamment, ne touchent que le forfait d'aide à la modernisation et à l'informatisation du cabinet professionnel, plafonné à 590 euros par an, alors que les médecins bénéficient du forfait structure qui passera à 10 325 euros en 2023. Lui‑même est cumulable avec d'autres forfaits. Pourquoi, alors que les moyens sont les mêmes à déployer pour avoir les outils nécessaires à mettre en place la numérisation et la dématérialisation, avez‑vous fait le choix d'une hiérarchie des aides dans les professions ?