Intervention de Thibault Bazin

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

Madame la directrice de l'Agence du numérique en santé, madame la déléguée ministérielle au numérique en santé, en écho à votre présentation, qui se veut très positive, je vais aborder de manière concrète l'enjeu du déploiement de ces innovations, car il existe un risque que la ruche ne donne pas toujours du miel. Au centre hospitalier de Lunéville se développent des innovations numériques prometteuses en santé. Une équipe de professionnels de santé chercheurs en e‑santé a développé une application, PILMIX, pour rendre accessibles et compréhensibles les informations sur le médicament pour les patients. Elle est entièrement gratuite pour les patients et s'appuie sur un dictionnaire de littératie en santé. PILMIXPRO en est le pendant pour les professionnels de santé. Comment cette application simple, rapide et efficace pourrait‑elle se faire connaître au plus grand nombre ?

PILMIX informe le patient sur ses médicaments, sans qu'il doive transférer ses informations dans le dossier médical. Le catalogue Mon Espace Santé référence des solutions. Le processus de référencement impose l'interopérabilité aux solutions, alors comment référencer les solutions qui informent les patients et qui n'ont par nature pas besoin d'être interopérables ?

Le centre hospitalier de Lunéville porte une seconde innovation, le dispositif MEDISIS, visant à développer un parcours innovant dédié à la prise en charge médicamenteuse du patient pour assurer sa sécurité, retenue dans le cadre de l'« article 51 ». Cette expérimentation tend à un véritable accompagnement thérapeutique du patient dès son admission à l'hôpital et jusqu'à sa sortie, tout en associant la médecine de ville. 22 700 erreurs médicamenteuses ont déjà été interceptées sur 10 379 patients pris en charge. Ce sont autant de réhospitalisations évitées. L'expérimentation est en cours. Une équipe d'experts s'est formée. À l'issue de cette période d'expérimentation, comment éviter une rupture ? Comment préparez‑vous le déploiement de ces bonnes pratiques ? Comment œuvrez‑vous de concert pour imaginer un modèle pérenne de financement, par exemple, de ces séances d'accompagnement thérapeutiques réalisées par les pharmaciens d'officine ? Ces séances sont en effet chronophages, mais permettent d'éviter des erreurs médicamenteuses, et avec elles des réhospitalisations, synonymes de coûts pour l'assurance maladie. Il s'agit de sécuriser et de valoriser cet accompagnement thérapeutique, ainsi que les acteurs humains de la santé. Sans cela, toute cette belle présentation sera déconnectée du terrain, de ses acteurs et des patients. Je pense que l'humain est la clef de la réussite et cela passe par la valorisation des acteurs de terrain.

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