Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Réunion du mercredi 16 février 2022 à 11h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Vous parlez du numérique, mais l'usage du numérique en santé doit être encouragé uniquement quand il permet d'améliorer l'accès aux soins rendus et que son accès est possible pour tous. Cependant, à mon sens, l'usage actuel est ailleurs que dans la numérisation. Le virage ambulatoire du Gouvernement consiste à diminuer le nombre de lits d'hospitalisation complète pour favoriser l'ambulatoire, avec pour objectif de faire des économies. Ainsi, en moins de vingt ans, 82 000 lits d'hospitalisation complète ont été supprimés alors que 30 000 places en ambulatoire pour hospitalisation à temps partiel ont été créées. La crise sanitaire a montré que cette politique du chiffre qui vise la rentabilité, quitte à négliger la prise en charge des patients, met le système de santé en situation de vulnérabilité.

La tarification à l'acte a accentué l'optimisation de la gestion du flux plutôt qu'une prise en charge de qualité. Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), près d'un acte sur trois en France est non pertinent. Des milliers de personnels hospitaliers dénoncent pourtant la situation catastrophique de l'hôpital public. La crise sanitaire a fait exploser le nombre de postes vacants dans les hôpitaux, sans que le Ségur ne règle quoi que ce soit. Le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) affirmait chiffrer le manque à 60 000 infirmiers en décembre 2021. En pratique, les difficultés de regroupement sont telles que dans le contexte actuel, la FHF estime qu'il manque 4 à 5 % des infirmiers, sans compter les infirmiers spécialisés, et environ 2,5 % d'aides-soignants, soit environ 25 000 paramédicaux. Pourquoi donc se focaliser sur le numérique alors que notre système de santé est touché dans nos hôpitaux mêmes ? N'y a-t-il donc pas plus urgent ?

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