Intervention de Mireille Stivala

Réunion du mercredi 23 février 2022 à 9h05
Commission des affaires sociales

Mireille Stivala, secrétaire générale de la Fédération CGT de la santé et de l'action sociale :

Tout à l'heure, on a parlé de courage politique. Aujourd'hui, les familles, les organisations syndicales représentant les salariés – qui ont toujours dénoncé la situation, quelle que soit la couleur du Gouvernement –, demandent que des mesures soient prises immédiatement. La première d'entre elles consisterait à avoir le courage politique de condamner la complaisance dont ont parfois fait preuve la puissance publique et certains élus politiques et d'associer les organisations syndicales représentatives dans le secteur de la santé et de l'action sociale aux futures discussions. Car, pour le moment, notre ministère de tutelle, le ministère des solidarités et de la santé, ne les a toujours pas réunies pour évoquer ce dossier. Dans tous les autres pays, le rôle des organisations syndicales est considéré à sa juste valeur ; nous souhaitons qu'en France, elles occupent à nouveau une place centrale dans le dialogue social. Si elles ne sont pas prises en considération, les salariés, qu'elles représentent, ne sont pas reconnus.

La situation dont nous discutons, les salariés, les résidents et leurs familles la vivent au présent. Ils veulent des réponses immédiates, puisque le Gouvernement est encore en place pour quelques semaines. Nous espérons par ailleurs que les candidats à l'élection présidentielle s'empareront de l'enjeu majeur que sont le vieillissement de la population et la prise en charge des personnes âgées. Bien entendu, tout le monde l'a dit, il faut augmenter les effectifs, donc le ratio de personnel, dans les EHPAD. Cessons de parler de dépenses à ce propos : c'est une richesse pour la collectivité que d'investir dans ce secteur et, plus généralement, dans la santé – car l'hôpital public ne se porte pas beaucoup mieux que les EHPAD. C'est le tout qu'il faut revoir en profondeur.

À propos du dialogue social, je vais citer un exemple. Lorsqu'on a discuté des revalorisations salariales dans le cadre du Ségur de la santé, l'ensemble des organisations syndicales se sont émues du fait que le Gouvernement finance ces revalorisations dans le secteur privé lucratif, car les groupes concernés ont parfaitement les moyens de les financer eux‑mêmes. Comment ces groupes ne se sentiraient‑ils pas puissants ? Des gestes sont faits en leur faveur malgré l'opposition unanime des organisations syndicales ! Cela doit cesser. Nous sommes souvent écoutés, mais nous ne sommes pas entendus.

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