Si je puis compléter ce que vient de dire Virginie Hoel, j'ai l'expérience d'avoir fait travailler des équipes de développement en France, en Inde ou en Chine. Le niveau intrinsèque des ingénieurs européens est très bon. Nous manquons de bras mais le niveau de compétences et de capacité à résoudre un problème compliqué est fort. Cela est moins le cas en Inde et en Chine où les ingénieurs sont plus nombreux mais disposent de moins de capacité de résoudre des problèmes compliqués. En Inde et en Chine, les ingénieurs disposent plus de la capacité de reproduire ce qu'ils ont appris que de celle de découvrir des choses. Cela tient vraisemblablement au mode d'apprentissage dans l'éducation française. Nous disposons donc vraiment de compétences.
J'ajouterais l'importance cruciale du crédit d'impôt recherche (CIR) si l'on veut maintenir de la recherche et du développement en France. C'est absolument fondamental. Dans une entreprise comme STMicroelectronics, dont l'effectif s'élève à 46 000 personnes dans le monde, un tiers des effectifs travaille dans la recherche et le développement. Naturellement, à chaque fois, vous regardez la balance économique par rapport au coût d'un ingénieur en Chine, en Inde, aux États-Unis ou ailleurs. L'impact du CIR est décisif.