Je pense que l'on peut déjà prendre le problème à la racine. Vous savez que tout ce qui concerne le droit est très chahuté par le numérique. Entre autres choses, nous avons un traitement pathétique des tribunaux de commerce. Nos start-up numériques sont traitées comme toutes les autres sociétés dans les tribunaux de commerce avec des mandataires liquidateurs qui jettent le brevet par-dessus bord. L'on dit souvent que les tribunaux de commerce sont un hôpital dont on sort mort systématiquement. Il faut réformer d'urgence les tribunaux de commerce pour que ce soit des lieux de recyclage. J'ai travaillé avec l'École centrale sur un concept de « débutance ». L'équipe qui a fabriqué Criteo est extrêmement brillante, mais avant d'avoir un Criteo, il y a eu une douzaine de start-up qui ont essayé, mais qui n'ont pas été comprises par l'environnement. De même qu'aujourd'hui, recycler les déchets commence à devenir une évidence, il faut recycler nos start-up. Pourquoi ne pas expérimenter une nouvelle juridiction commerciale dans le numérique puisqu'il faut absolument recycler l'immatériel qu'il contient, c'est-à-dire les talents et les savoirs, à travers l'expérience ?