La perspective soulève des questions de droit de la concurrence. Ce droit, assez désuet, a toujours consisté à favoriser la concurrence pour offrir les plus bas prix au consommateur et accroître le pouvoir d'achat. La doctrine s'est avérée pertinente pendant un certain temps, permettant à de nombreuses entreprises de défendre une saine concurrence concernant leurs produits. Elle a également permis aux Européens de consommer moins cher. Le droit de la concurrence n'a pas non plus permis l'émergence de géants européens. Je crois que nous avons tiré les conséquences de ce qui a été manqué. Dans le cadre des politiques industrielles, la Commission européenne a soutenu le développement de projets importants et d'intérêt commun. Par exemple, les projets concernant l'hydrogène et la batterie du futur sont des projets intégrés. Au-delà de ces domaines, la Commission a identifié dans la filière de sécurité un certain nombre d'enjeux communs.
La prise de conscience de la problématique industrielle s'est opérée il y a cinq ans environ, lors du démantèlement d'entreprises qui devenaient trop grandes et trop concentrées. L'hydrogène est un enjeu d'application. La déclinaison du procédé peut être extrêmement importante dans l'industrie, mais elle suppose la capacité européenne à faire converger l'industrie vers cette énergie. Nous en sommes loin aujourd'hui. La démarche nécessitera de nombreux investissements durant les années qui viennent. L'Allemagne et la France sont les pays moteurs de ce projet. Le plan de relance européen doit défendre des investissements pour l'industrie du futur. En ce qui concerne l'hydrogène, de nombreux acteurs expliqueront sans doute que les procédés sont plus performants aux États-Unis ou en Chine. L'Europe ne devra donc pas céder face à des vents contraires probablement très forts. Elle doit résister si elle souhaite construire quelque chose de solide pour l'avenir. Ce projet pourrait également donner lieu à la création de nombreux emplois en Europe.