Je trouve que Thierry Breton porte tout de même bien le numérique. De plus, un choix a été fait en France sur le numérique. Nous avons deux ministres ou secrétaires d'État ; nous portons la transformation de la fonction publique au niveau du numérique ; les volets économiques et territoriaux sont portés par Cédric O. Nous sentons donc une volonté politique, mais elle est freinée au plus près des territoires.
Je suis allée à l'inauguration d'une école dernier cri, superbe et quand j'ai demandé si l'école était reliée à la fibre, tout le monde m'a répondu non. Il faut imposer dans les appels d'offres le fait que les écoles soient reliées, notamment au lendemain des assises sur le numérique dans les écoles. Il faut que, dans chaque ministère, de véritables visions soient portées sur le numérique. Nous avons pendant des années mis un poison dans la tête des gens en expliquant que le numérique était le diable.
Cela avance très nettement grâce, hélas, à la crise covid, mais un véritable changement d'état d'esprit vis-à-vis du numérique est nécessaire et nous devons tous le porter. En commission des affaires étrangères, nous étudierons bientôt un rapport sur la création de l'eco, une monnaie pour l'Afrique de l'Ouest : il s'agit de créer encore une monnaie correspondant aux usages des années 1980 alors que la monnaie de demain est sans doute virtuelle. Nous ne le prenons pas en compte.
Je pense que les gens rêvent, mais sont freinés par des conservatismes bien présents dans les territoires.