Nous rentrons dans un débat politique, au sens noble du terme, dans lequel je ne veux surtout pas m'engager. Tout ceci implique de se poser des questions de politiques publiques. Quel est le plus important, lors d'un arbitrage financier, entre installer la fibre dans une école au fin fond de la Creuse ou désengorger des classes surchargées en embauchant de nouveaux professeurs et en construisant de nouveaux bâtiments ? C'est une décision politique qui se prend avec les citoyens, en fonction de ce dont ils ont envie. Dans ce cadre, je peux comprendre que la question technologique puisse paraître dérisoire par rapport à des problèmes humains, qui se posent toujours avec plus d'acuité.
Le Commissaire Breton joue avec les cartes qu'il a en main, qui sont assez restreintes : la concurrence qui est le maître mot de la Commission européenne, la modération des contenus et des plateformes. C'est un aspect qui me paraît accessoire et même un peu dangereux en fait.
Vouloir penser ces plateformes comme des médias comme les autres ne me paraît pas répondre aux grands problèmes de notre temps, sachant que ces plateformes ont précisément eu comme intérêt la démocratisation de l'information et de l'accès à l'information, au-delà des biais liés aux bulles algorithmiques ou à l'utilisation des données personnelles à des fins publicitaires. Je crains que la Commission européenne ne s'aventure sur un terrain dangereux qui ne profitera pas à grand monde. C'est une opinion personnelle.