Je partage cet avis. Dans le secteur du numérique, les positions des uns et des autres évoluent dans des délais extrêmement courts. Pour ce qui tient à l'usage même du numérique, l'Europe n'a pas pris de retard. Il est exact que nous comptons des acteurs de renom parmi les entreprises de services numériques (ESN, anciennement sociétés de services en ingénierie informatique, SSII) ou les éditeurs.
Pour autant, je veux attirer votre attention sur le risque qui consisterait à abandonner aux géants actuels, les GAFA, tout le secteur de la grande consommation. Précisément, étant le principal producteur de données, ce secteur pose le premier la problématique de notre souveraineté numérique.
À ce sujet, je ne sais dans l'immédiat suggérer de solution. Je considère néanmoins qu'il nous faut collectivement réfléchir à un modèle numérique alternatif qui prenne appui sur nos territoires et leurs valeurs, nos PME et notre agilité.
Je regrette le temps que nous avons perdu. En dépit des fleurons de notre industrie informatique, nous nous sommes laissé dépasser sur le terrain de la grande consommation et des usages du quotidien, ceux de la téléphonie mobile, des réseaux sociaux, des plateformes en ligne, des places de marché électroniques. Avec la crise sanitaire, nombre de nos commerçants, TPE et PME, ont entrepris leur transformation numérique. Bien souvent, ils n'ont d'autre choix que ceux que leur proposent des acteurs étrangers, tels que Facebook et Amazon.
Ne pas nous imposer dans le registre de ces usages généralisés du quotidien rendrait vaine notre réaction sur les questions de souveraineté numérique. Montrons-nous offensifs également sur ce terrain.