Nous essayons d'avoir un effet d'entraînement. Nous évaluons beaucoup nos actions. L'effet d'entraînement se mesure différemment en fonction des secteurs. Il est assez nouveau, pour nous, d'intervenir dans l'éducation avec cette ampleur. Nous n'avions jamais pu, par le passé, construire une stratégie d'innovation avec le ministère. Sur ce sujet, notre démarche ne peut fonctionner que s'il existe un très fort alignement avec la stratégie du ministère. Par exemple, nous finançons quatre Inspé du futur, à charge ensuite, pour le ministère, de généraliser les dispositifs qui auront fonctionné.
De manière générale, nous appliquons à la sélection de nos projets un critère de réplicabilité. Nous nous posons la question suivante : les projets que nous finançons ont-ils la capacité à être généralisés ? S'il s'agit d'une technologie, nous nous interrogeons sur la demande existante pour cette technologie et sur la capacité des industriels à l'insérer dans leurs processus de production.
Les projets territoriaux supposent de complètement renverser cette approche. Par l'action « Territoires d'innovation » par exemple, nous avons cherché des porteurs de projets aux idées novatrices. Nous avons donc identifié des sujets, aussi bien dans la santé que dans l'agriculture. Nous souhaitons accompagner les acteurs à agir différemment. Ce programme est novateur et il a été difficile à monter.
Notre logique pour convaincre de généraliser les innovations que nous finançons est la suivante :
– tout d'abord, associer le ministère, en amont, dans l'élaboration de la stratégie – cela est plus long car nous prenons le temps de nous mettre d'accord sur une feuille de route ;
– ensuite, démontrer que les solutions fonctionnent.
Nous avons la chance d'être rattachés au Premier ministre. Le PIA 4 est allé un cran plus loin : nous apportons désormais un soutien au déploiement en finançant des formations et de l'ingénierie de formation. Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout de la preuve de concept. Une fois que cette preuve de concept est faite, il n'appartient plus au SGPI de la déployer. Parfois, il revient au marché de prendre le relais. Parfois, le ministère doit prendre le relais pour faire « sauter les derniers verrous ». Parfois, enfin, les opérateurs comme la Caisse des dépôts et consignations prennent le relais. Cela peut très bien fonctionner. Le premier financement est souvent le plus difficile – c'est pourquoi nous sommes là.