Je sortirais de ma zone de légitimité en émettant un avis définitif sur ce sujet. L'Inria est engagé dans un partenariat étroit avec l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). La cybersécurité a été le premier des axes stratégiques de développement de l'institut identifié. Nous avons annoncé, M. Guillaume Poupard, le directeur général de l'ANSSI et moi-même, à l'occasion du dixième anniversaire de l'agence, le lancement d'équipes-projets conjointes, ce qui prouve l'intensité de notre collaboration.
Un plan cybersécurité, incarnant une stratégie d'accélération de la cybersécurité, a été annoncé voici quelques semaines. Il repose sur diverses actions portées par l'ANSSI, dont la constitution d'un campus cybersécurité, à l'issue de la mission de M. Michel Van Den Berghe, le dirigeant d'Orange Cyberdefense. Une perspective d'écosystème le sous-tend. Un plan de recherche est en cours d'élaboration. Son pilotage a été confié à l'Inria, au CEA et au CNRS. Il mobilise en tout cas beaucoup d'acteurs, ce qui prouve l'existence d'un mouvement en ce sens.
Quant à savoir si, au cours des cinq ou dix dernières années, la menace des cyberattaques a suffisamment été prise en compte, je ne suis pas habilité à en juger. Je constate en revanche une dynamique extrêmement forte, incluant aussi bien les acteurs de la recherche que les entreprises de toutes tailles, ce qui nous ramène à la question du vivier de compétences.
Il faut pouvoir compter sur des personnes formées à la cybersécurité pour diffuser les technologies et les savoir-faire associés dans toutes les organisations concernées.