Intervention de Bruno Sportisse

Réunion du jeudi 18 mars 2021 à 11h30
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Bruno Sportisse, président-directeur général de l'Inria :

Il existe une profonde cohérence entre tous ces éléments, d'où mon emploi du terme de planification technologique, utilisé ce matin par le président Emmanuel Macron. Les start-up sont des vecteurs. Ce qui compte, c'est la feuille de route globale qui porte sur quelques grandes technologies. Un travail colossal a été réalisé autour de DigitalEurope au niveau européen. Au niveau français, d'importants efforts ont été consentis au travers du plan de relance. Il en va de même dans d'autres pays. Il faudra bien sûr articuler un effort tel que notre plan de relance avec la feuille de route DigitalEurope et ses instruments comme l' EIC. Tout ceci se joue dès aujourd'hui.

Pour prendre l'exemple de l'Intellligence artificielle, nous avons avancé sur la version 1 de la stratégie nationale en la matière. Une version 2 est en cours d'élaboration. L'un des enjeux n'en est autre que la création de liens avec des partenaires européens. Il faut s'engager à suivre des feuilles de route technologiques conjointes, c'est-à-dire à livrer des résultats concrets dans un horizon de quelques années.

Il ne faut pas se contenter, je m'excuse de revenir encore là-dessus, de réagir à des appels à projets communautaires, mais pouvoir s'appuyer sur tout un écosystème.

Soucieux d'inscrire son action dans le long terme, l'Inria multiplie actuellement les partenariats avec d'autres organismes européens. Se contenter des interventions publiques comporte le risque de l'opportunisme. Les sommes débloquées pour le numérique sont colossales. Un décideur politique doit être en mesure de distinguer ce qui relève de stratégies opportunistes d'accès au financement (dont tous les chercheurs ont besoin), de l'engagement, selon des feuilles de route, d'acteurs coordonnés en faveur de la souveraineté.

Vous avez raison, M. le député, de soulever ce point : nous vivons une année difficile néanmoins intéressante à plus d'un titre. Elle apparaît comme une année charnière, à l'issue de laquelle la présidence de l'Union européenne reviendra à la France au premier semestre 2022, ce qui nous ouvre bien des perspectives. Il faudra d'autant mieux s'y préparer que le rôle moteur de la France dans le domaine numérique est bien connu.

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