Les spin-off sont un réservoir formidable de technologies. Il s'agit pour moi d'un mode de déploiement assez intéressant. Notre pays investit, l'Europe investit énormément dans les laboratoires. Pour valoriser toutes ces technologies, il faut les commercialiser et faire des champions nationaux et européens. Je pense donc que le modèle de spin-off est très intéressant. Il a beaucoup évolué, mais il doit encore être amélioré.
Aujourd'hui, en France, on croit encore que vous pouvez créer une société, quand vous avez une technologie. J'ai tendance à dire que, quand vous avez une technologie, vous n'avez fait que 20 % du travail, vous devez encore déployer un effort considérable pour transformer une technologie en une société commerciale pérenne, leader de son marché. L'effort à fournir est largement sous-estimé. D'ailleurs, beaucoup de financements aujourd'hui sont plus liés à de la technologie (même si les mentalités sont en train d'évoluer) qu'au positionnement produit, à la mise au point d'une offre mature, à l'accès au marché.
Vous mentionnez le rôle de l'État. J'ai senti dans les plans de relance un changement culturel : on insiste de plus en plus sur les débouchés, le travail avec les donneurs d'ordres et moins sur la rupture technologique. Jusqu'à présent, on demandait de montrer en quoi une technologie est différente. C'est bien d'avoir une technologie différente, mais la différence en soi n'a pas de valeur. Il faut avoir une différenciation sur le marché.
C'est pour moi très important. Spin-off, oui, mais avec un environnement qui va favoriser la transformation d'une technologie en un vrai acteur commercialement viable.