Le programme des instituts 3IA est financé sur le PIA3. En avril 2019, un jury international a sélectionné quatre sites candidats à être labellisés « institut 3IA ». Ces établissements se sont immédiatement mis au travail puisque, en septembre 2019, les quatre instituts 3IA étaient constitués et fonctionnaient. Il faut souligner que, du fait de la complexité de ces nouveaux instruments et de la diversité des consortiums impliqués, le conventionnement a été finalisé avec l'État en juillet 2020 ce qui n'a pas empêché les quatre instituts de fonctionner dès septembre 2019.
Nous arrivons à mi-parcours et, comme prévu dans le programme initial, les quatre instituts produiront à l'automne 2021 un document de synthèse de leurs deux premières années d'activité. À la rentrée 2022, le même jury international se réunira pour évaluer les réalisations accomplies et ce, malgré la crise.
Le budget actuellement alloué aux quatre instituts se monte environ à 75 millions d'euros et une dotation supplémentaire pourra être accordée si le jury international considère que les objectifs ont été atteints.
Je tiens à signaler que l'État et les différents organismes décideurs ont assoupli quelque peu certaines règles de constitution des 3IA du fait de la crise sanitaire et de la difficulté économique pour certains partenaires qui s'étaient initialement engagés. La crise modifie surtout les calendriers d'objectifs chiffrés mais n'impacte pas l'ampleur des 3IA. Les conséquences concernent par exemple l'exigence d'avoir atteint 33 % du budget financé par des industriels avec tel pourcentage d'apport en cash…
Les instituts 3IA sont financés à 33 % par l'État, à 33 % par des partenariats industriels et à 33 % par les établissements publics engagés et éventuellement les collectivités territoriales.
L'ANR, accompagnée de la mission IA constituée de l'institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) comme coordonnateur et de représentants du MESRI, est allée rendre visite physiquement à deux sites en septembre, entre deux périodes de confinement, puis virtuellement pour les deux derniers sites du fait de la deuxième phase de confinement. Nous avons pu constater les avancées réalisées malgré la crise, souvent même au-delà de ce qui était attendu. Le constat est donc très positif. En particulier, l'installation des instituts dans leur écosystème et le lancement de nombreux projets collaboratifs entre les établissements académiques et les partenaires privés sont effectifs.
Un des grands volets des 3IA est leur contribution à la formation. Vous mentionniez le rapport de M. Cédric Villani qui prévoyait, parmi ses objectifs, de doubler d'ici quatre ans le nombre de diplômés en IA. Les instituts 3IA se sont mis à l'œuvre et, en particulier, un certain nombre de formations continues, en direction des partenaires industriels, sont déjà en place et actives. Du point de vue de la formation, les objectifs sont donc en passe d'être atteints.
Un autre objectif lors de la création des 3IA était de construire des hubs du maillage français en IA et que ces sites phares soient visibles à l'international et au niveau européen. C'est déjà le cas puisque, lors de l'appel à projets européen de 2020 pour la création de quatre centres d'excellence européens en IA, chacun des 3IA fait partie de l'un de ces quatre centres. Ils ont donc été immédiatement reconnus et sont bien visibles.
Notons que le modèle français a essaimé au niveau européen puisque, à la suite de la création des 3IA en France, l'Allemagne par exemple a créé cinq centres de machine learning ce qui couvre une partie de l'IA. Des discussions sont en cours avec l'Italie : nous avons rencontré en 2019 les instances du ministère italien de la recherche et ils mènent des réflexions pour créer quelques grands centres en IA selon le modèle français.
Plus largement, il existe d'autres structures financées dans des programmes nationaux, comme des chaires IA, et des programmes doctoraux. Les instituts 3IA s'appuient en effet, selon les instituts, sur une collectivité d'une trentaine ou d'une quarantaine de chaires d'excellence en IA. En plus de ces quatre grands centres, l'État a souhaité mailler plus précisément le territoire en finançant des chaires en IA. Ces chaires se construisent autour d'une personnalité et de son équipe. L'État finance également un programme de contrats doctoraux en IA. Sur 29 programmes doctoraux proposés, 22 ont été retenus qui maillent le territoire. Sur 170 candidatures en chaire IA, 43 ont été retenues, là aussi de façon à mailler le territoire. Le réseau des sites en IA se met donc en place et des actions des 3IA envers un certain nombre de thèses dans leur territoire commencent déjà. Le maillage voulu dans le rapport de M. Cédric Villani est donc en cours de réalisation, de façon efficace.