Nous considérons qu'il appartient à l'État de protéger les compétences. L'exemple de Nokia montre que cette perte de compétence en matière de recherche et développement en 5G et de cyber sécurité est malgré tout très frustrante, alors que la cyber sécurité devient un enjeu de société majeur. Nokia affiche la volonté de créer un centre de cyber sécurité, mais il n'a pas communiqué d'échéance.
Il revient également à l'État d'harmoniser les secteurs, d'agir dans une logique intégrée. Nous disposons de compétences éparses, mais d'aucune véritable filière 5G.
En outre, la situation actuelle est susceptible de générer de nouveaux plans sociaux chez Nokia, qui progresse dans toute l'Europe et qui fonctionne selon une logique mondiale, dépassant notre souveraineté nationale.
La force de l'État réside dans sa capacité à gérer les compétences au niveau national et au niveau local. La consolidation des résultats de l'EDEC par filière et par secteur nous permettra d'obtenir une vision complète de la situation. En effet, il s'avère complexe pour les entreprises de se projeter à cinq ou dix ans en matière de nouvelles compétences liées à l'Intelligence artificielle ou pour ce qui concerne les besoins qui seront les leurs à l'arrivée de jeunes salariés. Il convient donc de trouver cet équilibre entre le travail initial de prospective, mené par les organisations syndicales et patronales dans l'EDEC, et les propositions de formations aux nouvelles compétences.