Intervention de Francesco Bonfiglio

Réunion du jeudi 22 avril 2021 à 14h00
Mission d'information sur le thème « bâtir et promouvoir une souveraineté numérique nationale et européenne »

Francesco Bonfiglio, directeur général de l'association internationale sans but lucratif GAIA-X :

J'aimerais revenir sur certains sujets déjà évoqués. En premier lieu, je confirme que le réseau de hubs nationaux est une initiative très importante. Ce réseau s'avère extrêmement efficace. La prochaine assemblée générale de GAIA-X AISBL programmée le 7 juin 2021 permettra de désigner de nouveaux membres du conseil d'administration, qui pour l'instant comprend uniquement onze Français et onze Allemands. Nous pourrons ainsi élargir l'éventail des nationalités représentées et intégrer un certain nombre de nos partenaires.

Je tiens par ailleurs à assurer que tous les pays membres de l'Union européenne ont exprimé leur intérêt pour la démarche portée par GAIA-X. Par ailleurs, depuis le lancement de la stratégie en 2020, l'Europe s'est dotée d'un fonds de relance de 750 milliards d'euros. Ceci signifie que les fonds susceptibles d'être mobilisés proviennent de différentes sources, et non plus uniquement de la Commission européenne. Dans ce contexte, il nous revient d'inciter les autorités nationales à utiliser ces ressources de manière cohérente, afin de garantir que les projets portés respectent les principes européens et les objectifs de GAIA-X.

Ainsi, lorsque la Commission européenne a porté l'initiative European alliance for industrial data and cloud, nous nous sommes, dans un premier temps, demandés si cette démarche concurrençait GAIA-X. En réalité, nous avons rapidement compris que GAIA-X allait jouer un rôle moteur dans cette alliance. Nous avons donc rejoint ce projet afin d'instaurer une nouvelle infrastructure.

Nous observons la multiplication des synergies avec les gouvernements nationaux, alors qu'au minimum 20 % des fonds octroyés dans le plan de relance devront être investis dans des projets en lien avec la transformation numérique. Nous travaillons donc avec la Commission européenne et les gouvernements nationaux dans des appels à projets consacrés aux données et à la souveraineté numérique. Par ailleurs, un nombre croissant de gouvernements nationaux ont participé à la création de réseaux nationaux.

Enfin, je tiens à souligner que nous assistons peut-être à un évènement qui ne s'est jamais produit par le passé. Tout d'abord, GAIA-X a permis de rassembler en moins d'un an une cinquantaine d'acteurs, à savoir des utilisateurs de données et de technologie et des fournisseurs de technologie, autour d'un objectif commun de partage des données et de création de valeur dans un environnement sécurisé.

Par ailleurs, alors que nous pouvions nous demander pourquoi l'économie numérique n'avait pas encore connu une croissance exponentielle, alors qu'existaient des mesures d'incitation, la pandémie que nous venons de vivre a permis à chacun de découvrir que le partage des données était un secteur crucial. En effet, sans partage de données, il aurait été impossible de continuer à enseigner aux enfants, de travailler à distance, d'acheter de la nourriture et de poursuivre les activités économiques durant le confinement. Par ailleurs, le projet de passeport sanitaire est un exemple de collaboration entre acteurs publics et privés en matière de partage de données. Il s'agit d'un projet très concret pour les citoyens. C'est pourquoi je pense que nous nous trouvons à la croisée des chemins et que nous comprenons mieux que jamais que nous avons intérêt à améliorer le partage de données et à créer des réseaux permettant d'échanger des données.

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