D'abord, toutes les banques ne partagent pas la même vision. Hier encore, la Société Générale a publié un communiqué à propos des blockchains. Certaines banques attestent d'une grande ouverture à cette technologie et participent à la mise en place d'un premier type de stablecoin. La Société Générale travaille sur un projet d'euro digital avec la Banque de France. Elle a participé hier ou avant-hier à l'émission d'obligations de la banque européenne d'investissement (BEI).
Toutes les banques ne se montrent donc pas hostiles au secteur. Certaines y voient une piste de développement prometteuse. Les directions de la conformité des banques manifestent cependant une véritable frilosité, difficile à surmonter. Elles se sentent mal à l'aise, pour des raisons parfois historiques, vis-à-vis de ce secteur à la réputation encore quelque peu sulfureuse, à tort selon nous, vu que le cadre réglementaire en place garantit le sérieux des acteurs enregistrés auprès de l'AMF et de l'ACPR.
Il reste un travail de concertation à mener. Nous l'avons tenté, de même que l'AMF et l'ACPR. Nous œuvrons, à notre niveau administratif et à celui du ministère, au dépassement des incompréhensions mutuelles. Nos efforts s'avèrent d'autant plus ardus que certaines directions des conformités, échaudées par leurs déboires passés, ne veulent plus prendre, en gérant les acteurs de l'industrie de la blockchain, de risques qu'elles jugent démesurés, bien que nous ne partagions pas leur analyse.