La réponse dépend des actifs que l'on considère. La valeur du bitcoin, un actif spéculatif, repose sur l'offre et la demande, or l'offre disponible est limitée. De plus en plus de bitcoins apparaissent sur le marché, mais leur émission, plafonnée, suit une courbe asymptotique, alors même qu'une forte demande persiste, parce que beaucoup de belles histoires circulent, d'enrichissement subit, et que certaines grandes banques américaines, ou même Elon Musk, ont investi dedans. En réalité, sa valeur sur le marché s'est décorrélée de sa valeur intrinsèque ou de sa valeur d'usage, à l'instar de ce qui est arrivé à l'or. Le bitcoin pourrait ainsi devenir une valeur refuge comme l'or. La remarque vaut pour les autres cryptomonnaies.
Par ailleurs, il faut garder à l'esprit que les cryptoactifs possèdent une valeur en tant que moyens d'échanger de la donnée ou de l'information. Au-delà de la spéculation sur les unités de compte qui circulent sur les blockchains, celles-ci permettent d'échanger des objets connus, tels des titres financiers. Il ne faut donc pas uniquement envisager cette technologie du point de vue de la valorisation des actifs qui y transitent. Nous sommes convaincus, en France, et nous ne sommes pas les seuls en Europe, de la remarquable utilité de la technologie blockchain en vue de la modernisation des marchés financiers classiques ou des échanges, au travers de celle des moyens de paiement.
Je distinguerai donc entre, d'un côté, des cryptoactifs tenant lieu de valeurs refuges et, de l'autre, une technologie prometteuse. Malgré les critiques visant Diem (à l'origine Libra) et les risques liés à son développement, ce projet a mis en évidence des manques ou insuffisances des moyens disponibles auprès du grand public pour échanger rapidement de la valeur au moindre coût.
Nous voyons en résumé un intérêt technologique à développer le secteur et à permettre aux acteurs qui le souhaitent d'utiliser la technologie blockchain.