Pour l'instant, ce sont plutôt de petits États ou des États émergents qui ont copié le programme e-Residency, comme la Lituanie, cette année. L'Ukraine a annoncé son intention de l'imiter, ainsi que Dubaï. Pourquoi le programme estonien e-Residency reste-t-il indéniablement plus populaire que ces autres versions ? D'abord, parce qu'il n'aurait pas vu le jour sans l'existence préalable d'une administration entièrement numérique. L'autorisation, pour un entrepreneur étranger, de créer une entreprise en ligne ne présente pas d'intérêt sans la possibilité d'en assurer la gestion en ligne également.
Le lancement du programme e-Residency remonte toutefois à 2014 et la technologie qu'utilise l'administration estonienne date de 2002. Les pays qui lanceront des programmes semblables dans un avenir proche en profiteront sans doute pour corriger certains défauts. Ni la Lituanie ni l'Ukraine, me semble-t-il, ne prévoient de passer par une carte d'identité numérique. L'identité numérique ne requiert pas forcément de support physique, comme l'illustre celle développée par FranceConnect. Seule une ambassade estonienne est habilitée à délivrer la carte d'identité indispensable aux e-résidents, en recueillant pour ce faire leurs empreintes digitales, or l'Estonie ne compte qu'une trentaine d'ambassades à travers le monde, dont une seule en Afrique. Il apparaît donc difficile aux habitants de ce continent de souscrire au programme e-Residency. Les pays qui adapteront ce programme, sans pour autant en modifier les principes, privilégieront, à mon avis, le recours à une identité numérique dématérialisée.