Madame Jacquier-Laforge, vous avez parfaitement raison : nous devrons nous demander comment l'expérience du mandat parlementaire peut être valorisée dans le privé. Certains exemples récents montrent que c'est possible : Nathalie Kosciusko-Morizet travaille aujourd'hui chez Capgemini, et Axelle Lemaire a rejoint Roland Berger. Il reste que pour d'autres anciens élus, ce passé peut être une sorte de sparadrap dont ils voudraient se débarrasser. Un ancien engagement est parfois difficile à gérer car certaines entreprises évitent de recruter des collaborateurs trop marqués politiquement – elles considèrent qu'il existe des postes pour lesquels cela peut poser des problèmes.
Pour qu'ils préparent leur reconversion, il me semble qu'il faut permettre aux députés en exercice de bénéficier de formations sans rapport direct avec leur mandat. On pourrait aussi imaginer que l'élu puisse faire un bilan de compétence, afin qu'il sache vers quel domaine il pourra se tourner à l'issue de son mandat. Nous devrons réfléchir à toutes ces questions.
Actuellement, nous ne disposons pas de données relatives aux parlementaires qui poursuivent leur activité professionnelle. Ils se trouvent toutefois dans l'obligation de remettre une déclaration à la HATVP à ce sujet. Peut-être pourrions-nous interroger les députés pour savoir s'ils exercent une activité privée, si cette dernière est rémunérée, et si elle est importante pour eux ? Il s'agirait en quelque sorte d'un questionnaire complémentaire.
Vous évoquiez la valorisation de l'expérience vécue à l'Assemblée. Nous pouvons sans doute tirer des leçons de ce qui a été fait pour les élus locaux. Nous pourrions nous rapprocher des associations qui rassemblent ces derniers car elles proposent des formations dans la perspective du non-renouvellement du mandat.