Notre commune a effectivement été concernée par ce contrat de transition énergétique et par la fermeture de sa centrale électrique.
Aramon est une commune à la fois rurale et urbaine, dotée d'un grand dynamisme démographique. Aujourd'hui, nous comptons 4 300 habitants contre 1 800 en 1954, et nous sommes à un quart d'heure d'Avignon.
Aramon a une vocation industrielle, à la fois du fait des projets de la région Occitanie, mais aussi en raison de son histoire, avec l'implantation de Sanofi et d'Expansia, qui sont des entreprises performantes avec des grosses productions.
Concernant les freins – mon collègue insistera sur les points plus positifs –, je m'attarderai sur notre ressenti local relatif au CTE et aux transports.
Concernant les freins liés au CTE, l'ambition de l'État est clairement énoncée et c'est une ambition ambitieuse, si j'ose dire. Je cite ce que Mme Wargon, secrétaire d'État, a déclaré lorsqu'elle est venue à la signature en décembre dernier et a écrit dans son communiqué de presse : « La dynamique Cleantech Vallée s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire grâce à la valorisation et à la maîtrise des ressources et le développement d'une écologie industrielle territoriale. Le projet vise à faire de la Cleantech Vallée le leader au niveau national dans le domaine, en s'appuyant sur le passé industriel du territoire et sur les compétences à la fois existantes et à développer. » Je n'oublie pas que nous ne sommes pas la seule commune concernée par le CTE : il y a également la communauté de communes de Bagnols-sur-Cèze, qui est concernée par le site nucléaire.
Mais cette ambition peut générer quelques inquiétudes – qui ne remettent pas en question les bonnes volontés qui se sont exprimées – quant à l'impact fiscal. Le député de la circonscription et les services de la communauté ont agi pour que l'impact soit retardé. Mais l'impact existera si le CTE ne nous offre pas de possibilité de développement. C'est là-dessus que notre inquiétude est forte.
Concrètement, je suis chargé de l'urbanisme, nous sommes en train d'achever notre plan local d'urbanisme (PLU), qui doit être approuvé par le conseil municipal mardi prochain. Dans la phase finale, EDF a demandé que la totalité du site – dont il est propriétaire, qui est actuellement clôturé et que nous souhaitons dédié à ce contrat de transition écologique – puisse accueillir des panneaux photovoltaïques. Pour nous, cela obérerait toute l'ambition citée précédemment. Nous avons besoin qu'EDF, propriétaire, joue son rôle, car s'ils ont l'intention de mettre des panneaux, on ne pourra pas aller au-delà du simple accompagnement de fermeture de sites, et c'est justement ce que nous ne voulons pas. Nous avons toutes les installations pour évacuer l'énergie, nous avons toutes les lignes haute tension, nous avons un port sur le Rhône, etc.
Donc, nous avons peur. Nous voyons bien que ce service public d'EDF, tel que nous le connaissions et qu'il existait lorsque j'ai modestement participé au programme nucléaire, n'existe plus. Nous aurions besoin des mêmes moyens, de quelque chose d'équivalent. Or, nous voyons bien qu'il n'a plus d'outils pour le faire et que nous avons besoin de retrouver un service public de l'énergie.
Nous avons aussi besoin d'intelligence et de bienveillance de la part des services de l'État. Pour un territoire comme le nôtre, nous aurions besoin, et le préfet est d'accord avec nous, d'un plan de prévention du risque d'inondation afin d'évaluer les dispositions à prendre.
Venons-en aux transports. Nous attendons depuis des années la réouverture aux voyageurs de la gare SNCF d'Aramon. Il y a une forte dynamique associative, qui a pris en charge ce dossier. Depuis des années, la région s'est engagée, y compris financièrement. La région Rhône-Alpes, qui est concernée par la même rive du Rhône, est également très engagée depuis décembre. Nous avons travaillé sur un écoquartier avec des cabinets. On a travaillé notre plan d'urbanisme en fonction de ce projet. Là aussi, nous butons sur une SNCF qui n'a pas les moyens. Elle freine donc le projet, et cela reporte la réouverture de cette gare qui nous serait bien utile du point de vue de la transition énergétique.
Pour conclure : ces deux projets ont fait naître beaucoup d'espoir et d'attente mais aussi beaucoup de scepticisme de la part de la population et des élus car on ressent les freins et les limites qui font craindre un grand décalage entre les intentions affichées et les moyens octroyés pour les mettre en œuvre.