Intervention de Géraud Guibert

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 11h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Géraud Guibert, président de La Fabrique Écologique :

Sur Linky, ma conviction personnelle, c'est que l'argument du développement de l'autoconsommation et du rôle de Linky sur l'autoconsommation n'est pas suffisamment souligné. Or, c'est l'outil important pour développer l'autoconsommation dans de bonnes conditions. Cet argument devrait être davantage souligné parce que l'on est sur une dynamique, en principe parce qu'il y a encore beaucoup de facteurs qui gênent l'autoconsommation qui est une voie d'avenir. Cela intéresse et mobilise beaucoup de gens, y compris ceux qui sont sensibles à des argumentaires sur le sujet de Linky. Je pense que cet élément est important, y compris dans le fait de profiter ensuite de Linky dans de bonnes conditions.

Sur les problèmes d'acceptabilité que vous avez évoqués sur l'éolien et la méthanisation, notre sentiment - nous avons fait plusieurs travaux - c'est que l'on a, en France, un vrai sujet de décentralisation énergétique. Je vais vous donner quelques exemples.

Aujourd'hui, vous avez une planification pluriannuelle de l'énergie qui ne prend absolument pas en compte les décisions des régions en matière de développement énergétique. Nous avons fait des propositions, y compris d'un tarif régional pour un certain nombre d'énergies renouvelables, financé par un supplément régional sur la facture d'électricité. On souhaite que ce genre de proposition soit expertisée, analysée. On est prêt à venir en parler. Il nous semble que c'est l'une des conditions majeures, presque la condition majeure, pour que les projets soient acceptés. Concrètement, il faut impliquer les citoyens, les collectivités locales, etc. dès le départ dans les projets pour qu'ils se passent dans de bonnes conditions, pour que les gens y aient un intérêt, pour que les gens puissent y adhérer. C'est malheureusement ce travail qui n'est pas suffisamment encore fait dans notre pays, à notre avis, largement pour des raisons de gouvernance.

Notre sentiment est que nous n'avons pas encore tiré toutes les conséquences, du fait que, quoique l'on en dise – je ne prends pas parti sur les sujets d'énergies centralisées –l'avenir, c'est le développement d'énergies décentralisées. On ne peut pas faire autrement. C'est l'ensemble du monde qui fait comme cela. Imaginez que nous fassions différemment et que nous décidions de nous confier uniquement sur des énergies centralisées. Ce n'est pas possible. L'avenir est dans les énergies décentralisées, ce qui veut donc dire, une certaine décentralisation des systèmes énergétiques. À notre avis, cette décentralisation n'est pas suffisante. Dans les textes, elle est assez bonne puisque les collectivités locales ont le droit de faire beaucoup de choses, les projets citoyens ont le droit de se faire. La réalité, quand on décrit très précisément les mécanismes de gouvernance, n'est pas tout à fait celle-ci.

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