Intervention de Stéphan Giraud

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 11h00
Mission d'information relative aux freins à la transition énergétique

Stéphan Giraud, chef de projet à la DITP :

En ce qui concerne les nudges, je l'ai clairement évoqué tout à l'heure, il y a un effet de hasard sur les exemples qui sont cités dans le rapport. Mais, je le disais, quantité d'expérimentations qui ont pu être menées de par le monde ont trait à la transition énergétique. Il n'y a pas de contraintes particulières sur ce sujet. Sur les limites, il s'agit avant tout d'avoir une approche comportementale globale qui ne se contente pas de se focaliser sur la solution, qui serait la nouvelle martingale qui viendrait tout résoudre. Il s'agit d'appréhender les choses dans leur globalité et le faire avec une certaine forme de rigueur.

La principale limite des nudges est qu'ils ont vocation à être testés en termes d'efficacité, efficacité dans des contextes, efficacité dans la durée. Il faut surtout éviter de dire que c'est l'Alpha et l'Omega des solutions sur ce volet comportemental. Je le redis, on est, pour moi, sur des approches à géométrie variable qui parfois ont intérêt à s'intéresser au comportement individuel, parfois au comportement social. Sur le chauffage au bois, on va clairement s'intéresser à des comportements individuels. On s'efforce de faire quelque chose le plus rigoureux possible. Cette rigueur inclut aussi, c'est un aspect important de la démarche nudge s, de s'intéresser à la partie éthique, à savoir être vraiment sur des problématiques de passage à l'acte et ne pas essayer de faire le bonheur des gens malgré eux. Voilà pour les principaux réflexes que l'on s'efforce d'avoir sur ces nudges. En tout cas, il n'y a aucune problématique spécifique technique sur le sujet de la transition énergétique. C'est une approche qui peut s'y prêter.

J'en profite pour rebondir sur la notion d'exemplarité. On parlait des jeunes, de leur aspect stratégique, il y a aussi un autre univers qui, pour moi, a vocation à avoir un rôle d'exemplarité, ce sont les pouvoirs publics, en s'emparant de ces méthodes de manière rigoureuse, en le faisant aussi dans la manière dont fonctionnent les décideurs publics. Quand on parle de ces biais cognitifs, on essaie aussi de sensibiliser les décideurs publics à leur existence et au fait que leurs manières de fonctionner et de prendre des décisions peuvent aussi être affectées par ces phénomènes.

L'exemplarité, c'est aussi au niveau des agents. Il convient de faire en sorte que nos agents publics s'emparent de ces méthodes, ce qui leur permet de les diffuser dans la sphère privée, parce qu'un agent public, c'est aussi un être humain qui, quand on l'intéresse à ces enjeux comportementaux, peut être amené à les transposer dans la sphère privée. C'est aussi une occasion pour eux de retrouver des marges de manœuvre. Utiliser ces méthodes, les sensibiliser à ces enjeux est aussi une manière de redonner du sens aux métiers et aux pratiques des agents publics.

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