Quand on essaie d'évaluer l'effet à long terme d'un produit phytosanitaire sur l'environnement, il peut y avoir de l'intérêt à estimer la perte de biodiversité. Or il y a des associations qui travaillent là-dessus et qui produisent des données fiables, par exemple sur la biodiversité des oiseaux, des batraciens… Ici, les associations ont des données de terrain que les agences n'ont pas les moyens de collecter. Il faut donc faire travailler ces acteurs en complémentarité et concevoir qu'ils puissent apporter des données dont on ne disposerait pas sinon, sans envisager les choses de manière conflictuelle.
Je réponds par ailleurs à un point soulevé par M. Bourlanges, celui de la distorsion de concurrence. Les normes européennes sont de plus en plus exigeantes par rapport aux autres normes ; sur un marché mondialisé comme celui des produits agricoles, elles entraînent donc un coût pour nos producteurs par rapport à leurs concurrents. C'est un problème de fond. À propos du glyphosate par exemple, il n'existe aujourd'hui aucune molécule qui puisse s'y substituer sans produire d'effets indésirables. On peut certes se passer du glyphosate, mais il faudrait alors un changement systémique dans les modes de culture. On peut toujours essayer de se mettre à la place des agriculteurs : on ne peut pas leur demander de changer leurs modes de culture si on ne les accompagne pas et si ne les protège pas de la concurrence.