La construction européenne a fonctionné à chaque fois qu'elle s'est fixé un objectif clair et prioritaire. Aujourd'hui, l'unique objectif doit être celui, institutionnel, de l'extension de la majorité qualifiée. Estimez-vous qu'elle passe par une modification des traités et selon quelles modalités ? La clause passerelle, qui requiert simplement l'unanimité des États, n'est-elle pas l'instrument, nécessaire mais suffisant, de ce déblocage ?
L'autre priorité consiste à garantir une perspective de redressement européen de l'économie via deux modalités très différentes d'intervention : les prêts et les transferts. Dans votre plan, qu'est-ce qui est destiné à financer des investissements productifs rentables – et pourquoi, dès lors qu'ils sont rentables ? Qu'est-ce qui est destiné à soutenir des investissements non rentables, pourquoi, à quelle hauteur et comment ? Pourquoi systématiquement engager les États à s'endetter alors que certains, comme l'Italie et dans une moindre mesure la France, ont atteint leur limite ? Pourquoi apporter au secteur industriel des moyens qu'il devrait trouver dans la mobilisation de l'épargne par le secteur bancaire ?