Si je partage la plupart des réflexions de notre collègue Bourlanges, j'en tire des conclusions différentes.
Je suis d'accord pour considérer que la concentration de la production constitue le risque principal, mais j'insiste sur le fait que cette concentration est parfaitement logique si l'État n'intervient pas. Dans une logique d'efficacité, la production de médicaments – en particulier de génériques – ne peut que se concentrer.
Quant au deuxième risque évoqué, celui de l'origine politique, il ne fait que s'ajouter à celui de la concentration, car celle-ci se fait dans des pays dont l'orientation politique est susceptible de nous poser problème en cas de crise.
La crise du Covid-19 a mis en évidence le fait qu'il existe en réalité deux dynamiques de prix. Si la première est celle prévalant en temps normal, la seconde entre en jeu en période de crise, quand un produit devient rare. C'est dans cette situation que la puissance publique doit intervenir, afin de limiter la concentration qui aura spontanément tendance à s'appliquer sous l'effet d'un principe d'efficacité, et de s'assurer que la dynamique de prix en période de crise ne s'écarte pas trop de ce qu'elle serait en temps normal.