Dans mon esprit, l'objectif précise aussi des moyens, donc ce n'est pas complètement antagoniste. Mais quand j'écoute la rapporteure, je me dis qu'il y a une petite confusion sur les objectifs : selon elle, c'est pour faire face à un moment critique ; on ne crée pas un établissement en pleine pandémie. Mais, en arrière-plan, il y a l'idée que cela concerne des médicaments d'intérêt stratégique, ce qui n'a rien à voir : dans la pandémie, ce qui nous a manqué, ce sont les écouvillons, les masques, les tests, tout un ensemble de choses très hétérogènes qu'un seul établissement ne pourrait pas produire. La stratégie de lutte contre la pandémie impliquerait d'être beaucoup plus prudent sur la nature de l'instrument.
En revanche, un instrument pourrait se justifier s'il a vocation à répondre à des problèmes spécifiques d'approvisionnement, par exemple en matière d'oncologie, lorsque les laboratoires ne couvrent pas tous les besoins à l'échelle européenne. Mais cela n'a rien à voir avec une crise : c'est un problème de défaillance structurelle de l'offre de médicaments.