Intervention de le secrétaire d'État Clément Beaune

Réunion du jeudi 17 septembre 2020 à 9h30
Commission des affaires européennes

le secrétaire d'État Clément Beaune :

Un vote a effectivement eu lieu à la Chambre des Communes. Mais la Chambre de lords doit également se prononcer et le débat sera sans doute un peu moins consensuel.

En tout état de cause, les engagements pris doivent être tenus. Il ne faut pas tomber dans le piège, ce que notre négociateur Michel Barnier a soigneusement évité, consistant à quitter la table des négociations. Il faut continuer à discuter avec les Britanniques car certains, de l'autre côté de la Manche, peuvent tenter de nous pousser à la faute en affirmant que les Européens refusent l'accord en dépit des efforts fournis.

Pour éviter de tomber dans ce piège, il est nécessaire d'être ferme, calme et déterminé. Le Parlement européen n'approuverait pas un accord sur la relation future avec le Royaume-Uni s'il s'avérait que l'accord de retrait n'est pas respecté.

S'agissant de la crise en Méditerranée orientale, la situation est grave et évolutive. La Turquie mène une stratégie consistant à tester ses voisins immédiats, la Grèce et Chypre et, à travers eux, l'ensemble de l'Union européenne.

La position de la France a consisté à ne pas rester sans réaction lorsque deux États membres se voient menacés ou provoqués dans leurs eaux territoriales et leur espace aérien. C'est pourquoi le Président de la République a souhaité marquer une présence militaire en Méditerranée orientale et ne pas exclure de nouvelles sanctions. Nous n'excluons rien, pas même un dialogue avec la Turquie car notre souhait n'est pas un conflit ou une surenchère verbale ou militaire. Il faut néanmoins que l'Europe cesse de croire qu'elle défendra ses intérêts par la ruse ou la faiblesse.

Le Brexit, comme notre relation à la Turquie, à la Russie, à la Chine ou à d'autres doit suivre la même ligne d'unité, de fermeté et de défense de nos intérêts. Nous verrons au cours des prochains jours si la Turquie donne des signaux d'apaisement, ce qu'elle a fait en retirant un bateau des eaux grecques.

Ce sujet figurera à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères de lundi prochain, ainsi qu'au prochain Conseil européen de jeudi et vendredi prochains au cours duquel seront abordés le sujet de la Méditerranée orientale et la question biélorusse.

Je regrette publiquement devant la représentation nationale que les médias français, y compris le service public, n'aient pas donné d'écho au discours important de Mme Von der Leyen, présidente de la Commission européenne. D'aucuns peuvent considérer que les propositions ne sont pas satisfaisantes sur tel ou tel sujet. Il est cependant regrettable de considérer qu'il s'agit d'un non-événement. Ce discours contient de nombreuses propositions importantes concernant l'ambition climatique avec le relèvement des objectifs de l'Union pour 2030, le financement du plan de relance avec l'émission d'obligations vertes, la perspective d'une Europe de la santé, les questions migratoires ou la souveraineté numérique.

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