Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Réunion du jeudi 17 septembre 2020 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade :

En premier lieu, je m'associe aux félicitations qui vous ont été adressées.

Le plan de relance constitue un événement politique considérable que certains ont qualifié d'historique. Il s'agit d'une initiative refondatrice pour l'Europe car elle permet d'éviter le risque d'implosion de l'Union européenne. Cette initiative est refondatrice également par son financement. En effet, pour la première fois, les Européens émettront une dette commune. En matière politique, la solidarité est placée au cœur de la construction européenne, ce qui constitue une avancée importante. Il s'agit également d'un événement historique au travers du retour du couple franco-allemand. Nous devons ce plan de relance à la volonté inlassable du Président de la République depuis trois ans en faveur d'une Europe plus unie et solidaire.

D'autres décisions suivront, mais le signal envoyé était le bon. Le plan de relance vient supplanter les moments d'atermoiement survenus durant la crise, notamment vis-à-vis des frontières, même si des défis importants demeurent.

J'ai écouté avec beaucoup d'attention le très bon discours d'ambition, de vision et de méthode prononcé hier par la présidente Von der Leyen. Les propositions sont à la hauteur de ce que le continent et les citoyens européens sont en droit d'attendre.

Toutefois, alors que nous nous félicitons des avancées européennes, il faut aussi les valoriser. Dans le propos de Mme Von der Leyen, de nombreux sujets sont posés sur la table depuis un certain nombre d'années. Vous évoquiez la question migratoire. La politique d'asile et d'immigration, et la tragédie du camp de Mória sur l'île de Lesbos la semaine passée où des femmes, des hommes et des enfants ont parfois perdu la vie en tentant cette traversée périlleuse, sont la conséquence d'une politique européenne et d'une incapacité des Européens à s'entendre sur la réforme de Dublin et la politique migratoire. Tant que nous ne serons pas parvenus à lever un certain nombre de blocages, notamment institutionnels, je crains que nous nous retrouvions dans la même situation. Il est pourtant urgent d'agir.

S'agissant de la règle de vote en matière de politique étrangère, un certain nombre de questions se posent lorsque l'on met plus d'un mois à réagir à la situation en Biélorussie et lorsque les sanctions ne sont pas appliquées alors que l'élection présidentielle a été manifestement volée au peuple. Nous pouvons également citer le cas de la Turquie qui fore actuellement dans les eaux territoriales grecques.

Si l'Europe souhaite assumer un certain leadership dans les années à venir en construisant une troisième voie entre les États-Unis d'Amérique et la Chine, il conviendra de confronter nos contradictions et nos difficultés de fonctionnement. C'est pourquoi la conférence pour l'avenir de l'Europe me semble absolument primordiale. J'ai proposé, ce matin en séance publique, le lancement dans les mois à venir d'une convention citoyenne sur l'Europe selon le modèle de celle qui concerne le climat, dans la perspective de la présidence française, de façon à associer les citoyens français à ce débat. J'aurais aimé avoir votre sentiment sur ce sujet.

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