Merci pour votre intervention concrète et concise, Monsieur le Ministre. Elle nous offre une vision globale des discussions tenues lors du dernier Conseil, dont l'ordre du jour était particulièrement chargé. Le Brexit était de nouveau au cœur de ce Conseil. Il semblerait que nous tendions vers un « no deal », même si le Royaume-Uni en serait bien plus affecté que l'Union européenne. Sans accord, la perspective de voir le Royaume-Uni participer à la politique de défense et de sécurité s'éloigne. Même si le Brexit ne peut avoir d'effet positif sur la coopération franco-britannique dans le domaine de la défense, il ne signera pas la fin du traité de Lancaster House, qui fêtera bientôt ses dix ans. La coopération franco-britannique n'est pas liée au fonctionnement des institutions européennes. Pour autant, la coopération militaire entre la France et le Royaume-Uni ne pourra plus être qualifiée d'européenne. Nous perdrons un symbole fort pour notre pays, qui cherche depuis toujours à promouvoir l'émergence d'une Union européenne de la défense sur la scène internationale avec une autonomie stratégique industrielle forte.
Le Brexit conduit à un recentrage de la politique de coopération de la France en matière de défense vers d'autres pays de l'Union, qui n'ont pas été d'aussi efficaces alliés. Quelles sont les perspectives d'une coopération bilatérale ? La France doit-elle penser à une politique de coopération ad hoc avec le Royaume-Uni sous couvert d'une garantie sérieuse des Britanniques ?